Le danger de la surpêche du thon rouge en Méditérranée.

 

I – Présentation du thon rouge

Le thon rouge, c’est un poisson mythique, pêché en Méditerranée depuis des millénaires, attendu par les hommes chaque été. Mais ce superbe migrateur, capable d’atteindre les 600 kilos, est aujourd’hui en grand danger. Il faut dire qu’il offre la chair la plus subtile, la plus fine et la plus onéreuse aux amateurs de sushis et de sashimis, de plus en plus nombreux dans le monde.

 Aujourd’hui, les captures de thon rouge ne représentent plus qu’environ 3 pour cent du total des captures en Méditerranée. Malgré cela, cette espèce a conservé son importance économique en raison de la forte demande sur le sushi et le sashimi à l’étranger. Rien qu’aux Etats-Unis, la demande annuelle s’établit autour de 24 000 tonnes, soit plus d’une année entière de captures en Méditerranée.        thonrouge1                                                                                                                                  thon-rouge       Chaque année, les scientifiques et les groupes de défenseurs de la nature poussent leur cri d’alarme : le thon rouge disparaît ! Chaque année on espère que des mesures seront prises pour diminuer la pêche, ou du moins contrôler efficacement les prises autorisées. Car plus de mille bateaux traquent ce poisson dans l’ensemble du bassin méditerranéen, notamment en Libye où on le trouve encore. Et les plus gros, les plus modernes de ces navires, sont capables de faire des coups de filets gigantesques : 200 ou 300 tonnes parfois. L’été dernier, ce seigneur des mers a défrayé la chronique. Sa pêche a été brutalement interrompue, suite aux rapports alarmants des scientifiques et des écologistes. Malgré cela, des infractions et des fraudes ont été commises, notamment chez les français, les italiens et les espagnols. Ainsi, parce que la pêche de ce poisson représente des investissements et des sommes d’argent colossales, chaque année, les règlements sont bafoués et les lois ridiculisées. Aucun Etat européen n’est en mesure de faire respecter les quotas qui lui sont alloués, et de nouveaux scandales apparaissent à chaque campagne de pêche. De Paris à Sète, en passant par l’Espagne et la Turquie où s’est tenue la commission d’attribution des quotas, Thalassa a mené l’enquête sur un massacre organisé qui n’est pas prêt de s’achever.  

 

II – Action contre la pêche du thon rouge       

lundi-200-activistes-de-greenGreenpeace militan contre la surpeche

En juin 2007 Greenpeace médiatisait la situation du thon en Méditerranée. Sa campagne de sensibilisation dénonce une pratique destructrice de la pêche. Pour les scientifiques, le seuil de renouvellement de l’espèce se situerait aux alentours des 15 000 tonnes par an. Le consensus adopté à Dubrovnik en 2006 permet malgré tout d’en pêcher près du double. Un chiffre qu’il faut encore multiplier par deux pour obtenir le total effectif des prises.

Cette baisse de 30% en deux ans est très loin de satisfaire les organisations écologiques, qui ne trouvent pas de mots assez durs pour la qualifier: «requiem pour le thon», «obsèques», «décision désastreuse», «une farce», la victoire du «cynisme» et la «fin de la partie». 

 

III – Le réglement de la commission européenne La Commission européenne a publié un règlement d’urgence concernant l’interdiction de la pêche au thon rouge en Méditerranée à partir du 23 juin 2008. Le directeur général des affaires maritimes et de la pêche de la Commission Européenne estime que les quotas de thon rouge seront atteints à cette date, d’où cette interdiction précipitée.

Le thon rouge, une des espèces les plus prisées en Méditerranée et qui a traversé les siècles sans problème, est aujourd’hui en danger pour cause de surexploitation régionale. Les captures de ce poisson ont atteint le chiffre record de 39 000 tonnes en 1994. Puis, elles ont brutalement chuté à 22 000 tonnes en 2002.   En 2007, les quotas avaient été dépassés de 4400 tonnes, l’UE mettant fin à la pêche du thon rouge au mois de septembre.  

IV – Engraissement du thon
 Selon les estimations de la FAO, la production annuelle de thon rouge grâce à cette technique s’établirait actuellement autour de 25 000 tonnes, soit 10 000 tonnes de plus qu’il y a à peine cinq ans. L’engraissement du thon est principalement pratiqué en Croatie, en Espagne, à Malte et en Turquie. Selon la FAO, cette pratique suscite de vives inquiétudes dans la mesure où, d’une part, elle aggrave une situation rendue fragile par la surexploitation et que, d’autre part, les prélèvements de jeunes thons se font en catimini, rendant pratiquement impossible toute évaluation précise des stocks Le problème s’est corsé avec le développement de l’aquaculture fondée sur les captures de thon rouge au stade juvénile. Egalement connue sous le nom d’«engraissement du thon», cette pratique consiste à capturer de jeunes poissons en mer puis à les enfermer dans des bassins d’élevage où ils sont engraissés en vue de leur commercialisation. Article réalisé par Chris et Karl.